Danièle CHARLET a toujours aimé dessiner. Originaire des Hauts-de-France, un petit village de l'Artois, et normande d'adoption, c'est en 2008 qu'elle affirme naturellement et spontanément sa vocation artistique, lorsqu'elle décide de suivre les cours des Beaux-Arts de Rouen, dont les enseignements la confortent et l'encouragent dans la voie de la création picturale. Si elle se plaît alors à saisir sur le vif les scènes de vie quotidienne, et à les traduire avec toute leur spontanéité dans des acryliques dynamiques et pleines de vérité, très vite son inspiration la pousse vers une expression plus intuitive. Depuis, elle a su développer un style bien affirmé, à la fois expressionniste et très personnel, qui a pu être apprécié dans les expositions régionales auxquelles elle a participé ces dernières années.

Si l'univers de Danièle CHARLET reste figuratif, nous sommes néanmoins transposés dans un imaginaire où la métamorphose de l’homme est omniprésente. L'artiste, qui nous confie délibérément : « Je peins l’humain, les foules, les êtres solitaires face aux éléments déchaînés », détient une sorte de pouvoir magique pour recréer ces êtres qui semblent l'obséder. Sa palette haute en couleurs leur donne vie de manière surréaliste, radicale, et presque insolente. La fascination du peintre pour les visages est très présente dans l'œuvre. Ceux-ci sont recomposés, stylisés, et rappellent les masques de James Ensor ou de l'expressionniste Emil Nolde. Mais contrairement à ces derniers, il ne s'agit jamais de caricatures grinçantes ou grotesques : ce sont des "foules" de têtes tourbillonnantes qui nous observent et cherchent à communiquer avec le spectateur. Représentées dans toute leur acuité et leur diversité, elles sont mises en valeur par un coloris simple, vivant et audacieux. Danièle CHARLET réalise des paysages tout aussi remarquables. Jouant pleinement sur l'illusion optique, elle utilise le principe de la paréidolie pour reproduire des formes humaines qui se dessinent de manière subliminale dans celles d'une nature souvent hostile.

Danièle CHARLET nous invite ainsi à la suivre dans son aventure intérieure, traduite dans un œuvre ambitieux plein d’énergie et de vitalité. Sa peinture expressive relève bien du symbolisme, et nous invite de manière tout à fait étonnante à adopter une vision nouvelle du monde qui exalte la figure humaine.

Francine BUNEL-MALRAS, Historienne de l'Art




Danièle Charlet has always enjoyed drawing. Originally from a small village in Artois, in the region of Hauts-de-France, and Norman by adoption, she naturally and spontaneously confirmed her artistic vocation in 2008 when she decided to attend the Fine Arts School of Rouen, whose teachings reassured and encouraged her on the path of pictorial creation. Although she would take pleasure from capturing on-site scenes of everyday life, and transposing them in all their spontaneity into dynamic and extremely sincere acrylic paintings, her inspiration very quickly prompted her turn to a more intuitive form of expression. Since then, she has developed a confident style, one that is both expressionist and personal and has found appreciation at the regional exhibitions in which she has participated in recent years.

Whilst Danièle Charlet’s work remains figurative, we are nevertheless drawn into an imaginary world where the theme of mankind’s transformation is omnipresent. Saying emphatically, “I paint humankind, crowds and solitary figures in the face of untamed elements,” the artist possesses something of a magic power in terms of recreating these seemingly obsessive beings. Her vivid palette confers them life in a surrealist, radical and almost insolent way. The painter’s fascination for faces is very present in her artworks, which are reconstructed, stylised, and reminiscent of the masks of James Ensor or Expressionist Émile Nolde. Yet unlike these latter, there is no sign of grating or grotesque caricatures; instead, “crowds” of whirling faces observe us and seek to communicate with the viewer. Portrayed in all their acuity and diversity, these are picked out in a simple, bright and daring colouring. Danièle Charlet’s landscapes are every bit as remarkable. In an exhaustive play on optical illusions, she uses the principle of pareidolia to reproduce human shapes, which emerge subliminally from an often hostile wilderness.

Danièle Charlet therefore invites us to follow her on her inner exploration, which she transposes into ambitious artworks that are brimming with energy and vitality. Her expressive painting is very much in line with symbolism, and encourages us in quite an astonishing way to adopt a new vision of a world that celebrates the human figure.

Francine BUNEL-MALRAS, Art Historian